Survivor
Une aventure dans laquelle un groupe de personnes ont échoué sur une ile isolée. Le dernier survivant de cette aventure repartira chez lui avec la somme d'1 millions de dollars.
| En cours | GB, US | Pas de durée |
| Reality | CBS, | 2000 |
0 avis favorable
0 avis neutre
0 avis défavorable
6.03 -
Épisode 3
Girl Power
The women elect an unwilling team leader; the men and women interact during a reward challenge; the women decide to use their bodies to distract the men.
Diffusion originale : 27 février 2003
Diffusion française :
27 février 2003
Réalisat.eur.rice.s :
Scénariste.s :
Guest.s :

Le conflit éclate chez les Tambaqui, divisé autour de Roger (montré antagoniste homophobe l’épisode précédent) et Daniel, un jeune que le boomer juge visiblement trop fainéant, tandis que ce dernier pense que Roger aboie des ordres. Cas d’école de différence générationnelle assez clichée sur la valeur travail et la manière de fonctionner ensemble. Cela fracture la tribu entre les deux potentiels éliminés. D’un côté, Rob étend son influence dans la tribu, d’abord auprès d’Alex en appelant à son égo, pour renverser Roger.
De l’autre côté, Matthew, allié à Rob et proche de Daniel, travaille Dave, qui est plutôt du côté des vieux (Butch qui est toujours un non-facteur, et donc Roger). Alex étant le pivôt.
L’épisode est vraiment de qualité parce qu’il sait nous surprendre sur une base pourtant classique. Quand Matthew commence à parler en mandarin à Daniel par exemple, c’est une super scène qui les rapproche et les rend attachants. La narration autour de l’organisation des filles est aussi très bien gérée. Initialement toujours autant désorganisées (invasion de guêpes, araignées, manioc pourri…), elles se prennent en main grâce à Jeanne qui convoque tout le monde pour une réunion d’élection de leader. Elle propose Deena, candidate autoritaire mais plutôt raisonnable et attachante, qui a l’étoffe d’une bonne cheffe, si une telle chose est possible dans un tel jeu !
La vérité c’est que Jeanne a proposé Deena exprès car elle l’estime un peu tête brûlée et qu’elle pourra causer des frictions, ce qui est un petit élément de sociopolitique machiavélique plutôt cool. Elles ont mal calculé le profil de Deanna pourtant, si on en croit le montage, qui est suffisamment réfléchie pour déléguer des tâches plus qu’aboyer des ordres.
De cette tribu j’aime toujours plutôt bien Heidi qui reste positive et répond positivement à cette idée de guerre des sexes en restant sportive. On les voit peu cet épisode (les hommes allant au conseil), mais on montre l’avant/après élection de Deena leader avec un montage d’organisation du camp très fun et bien rythmé (leurs actions étant calées sur le tempo de la musique de fond), qui montre qu’elles se sont reprises en main, et justifient leur victoire sur l’immunité ensuite. Le montage juste après l’annonce de l’épreuve est hilarant : tandis que les filles se préparent à la guerre en réglant leurs affaires, avec une musique solennelle, les plans sont cutés par les mecs qui utilisent la Magic 8-Ball pour poser des questions de dragueurs beaufs. Pas surprenant de voir les filles écraser les mecs dans une immunité de coordination de groupe pour s’échapper d’une prison, où tout repose sur la communication et la dextérité !
L’épeuve de confort est quant à elle un simple jeu de matching de paires d’objets possédés par les candidats eux-mêmes, mais le fait qu’il soit cross-équipe le rend vraiment fun et utile. Elle nous permet de nous re-familiariser bien avec vraiment tout le monde, mais aussi et surtout, aux candidats eux-mêmes d’intéragir plus entre eux. Evidemment c’est pas mal tourné sur le flirt gentillet pour commencer, mais avec bonne humeur et malice. Quand Alex interpelle Jenna par son prénom qu’il a mémorisé car “je suis émotionnellement très intelligent et attentif”, quand Rob se fait dévaliser/avoir par toutes les femmes ce qui alimente sa personnalité de bouffon attachant…
Tout au long du challenge on sent que Jeff s’amuse toujours avec son cast et trouve vraiment ses marques. J’aime bien aussi voir Christy s’en sortir bien dans ce challenge en répétant ce que les gens lui demandent, sans éveiller de soupçons.
Le challenge est donc très fun et dans la lignée de la saison, ça débouche sur les mecs en chien à leur retour et le montage qui marche à fond dedans avec des confess où chaque jeune mec y va de sa fille préférée avec son portrait qui flotte à côté, c’est globalement tordant, tant que ça ne déborde pas (et contrairement à la dernière saisons, ça n’a pas débordé). Le vieux Butch qui ne dit jamais un mot évoque aussi que Jenna est jolie, mais on se doute bien que la production incite un peu tous les mecs à parler des filles en confess, et Butch a le mérite de reconnaître que la différence d’âge fait que ce n’est pas correct d’en parler. Pour les jeunes beaux gosses par contre, ils y vont à fond et franchement, on en redemande !
Du côté des filles, ça jase aussi mais plus sournoisement et plus axé sur le jeu, comme quand Heidi dit clairement qu’elle n’aura aucun scrupule à se mettre topless dans une hypothétique tribu réunifiée si ça divertit les mecs et les empêche de voter contre elle. Franchement quitte à être constamment utilisé comme bout de viande par la saison et son thème qui l’impose, elle a bien raison d’en profiter !
Il y a un certain côté voyeuriste par contre avec une séquence où les trois jeunes reputées belles (Jenna, Heidi et Shawna) se lavent dans le ruisseau. Les plans nus sont très reality tv de l’époque, mais la narration insiste aussi sur le fait que typiquement ça aliène les autres femmes de la tribu comme Christy notamment, qui n’a sans doute pas été alignée avec ce genre de personnes souvent dans sa vie. De plus, Heidi a un petit côté détestable quand elle explique texto que les femmes plus âgées et Christy sont jalouses du trio de la baignade qui ont juste “des plus beaux corps et qui ont toujours eu des plus beaux corps”. J’ai tendance à penser que c’est une phrase un peu sortie de son contexte mais ça ne la met pas en lumière positive.
Chez les mecs aussi l’épisode traite d’un sujet d’exclusion, sur Daniel qui évoque ouvertement qu’il dénote d’office car c’est le seul homme racisé parmi 7 personnes. Ce que Rob balaie d’un revers de “mais non on ne l’exclue pas du tout pour ça”, très d’époque aussi, mais clairement Daniel n’a pas su s’intégré et ce n’est pas un hasard si son meilleur pote était le premier à partir suite à leurs performances nazes sur la poutre du premier épisode. Ce candidat aurait pu être attachant mais il a fait des erreurs sportives et d’alignement tout de suite, sans avoir un ami assez solide en la personne de Matthew pour le défendre plus loin.
C’est globalement un épisode prévisible ensoi mais ça l’est car il est très bien construit et bien monté. L’épisode regorge de scènes drôles qui rendent les candidats parfois clichés et beaufs dans la thématique de la guerre des sexes (même si parfois c’est plus subtil et pertinent, comme quand Jeff compare les victoires des filles à une leçon à la “Billie Jean” dans l’histoire du tennis), et il est très bien monté et très divertissant. Une saison toujours très engageante !